Une présentation historique et théorique des poésies expérimentales, une anthologie, une bibliographie internationales, 300 reproductions, 400 pages.
L’introduction historique de Jacques Donguy met en lumière les expériences de la poésie concrète depuis 1953 (Gomringer et de Campos), jusqu’aux recherches actuelles (zone numérique). L’anthologie, suivie d’une bibliographie internationale, dresse le premier panorama de cet art de l’expérimentation textuelle, visuelle et sonore.
Point n° 1. Le débat avant-garde / post avant-garde n’a pas lieu d’être. Il est lié aux évolutions technologiques comme l’ont bien vu Mallarmé et Apollinaire, quand ce dernier parle du phonographe et du cinématographe, comme aujourd’hui on parlerait d’ordinateur et d’Internet. Très logiquement, on passe de la « poésie abstraite » basée sur la lettre et non sémantique (Hausmann, Schwitters) à la poésie sonore (la bande magnétique), puis à la poésie numérique.
Point n° 2. Comprendre aussi, par contrecoup, que la poésie typographique, existant depuis Gutenberg (1456), est basée aussi sur une technologie, l’imprimerie, avec toutes les conséquences que l’on peut mieux comprendre à la suite de l’usage de nouvelles technologies : inscription pour l’éternité sur la page, d’où l’utilisation par Mallarmé dans le Coup de dés, du Didot, qui est le caractère de la loi, d’où aussi l’obsession du style chez Flaubert à l’apogée de la civilisation du livre.
Point n° 3. Comprendre enfin que l’évolution de l’art du langage (la poésie) est parallèle à celle des arts plastiques et à celle de la musique. Apollinaire était l’ami de Picasso (cubisme), le brésilien Augusto de Campos se réfère à Anton Webern, Eugen Gomringer à Max Bill. Et que donc cet art du langage du XXe et du XXIe siècle dit « expérimental », constitue en fait la véritable poésie du XXe et du XXIe siècle.
Leave a Reply
Lo siento, debes estar conectado para publicar un comentario.