Nos ancêtres du Moyen Age ou des Temps modernes vivaient dans un environnement souvent bruyant et dans lequel les formes de communication orale avaient, pour le plus grand nombre, une autre importance que celles de l’écrit. Les cloches rythmaient bien des activités ; les pouvoirs faisaient connaître leurs décisions par des « crieurs » ; charivaris, rumeurs, invectives publiques étaient les vecteurs d’une justice populaire redoutée.
L’effort d’acculturation que la monarchie et les Églises conduisent pour « policer » sujets et fidèles tend à maîtriser bruits et sons. Le paysage sonore résulte donc de considérations autant spirituelles et sociales que matérielles. Les années 1750 commencent à découvrir intimite acoustique, mais c’est évidemment le siècle suivant qui apportera les bouleversements les plus importants :révolution industrielle, multiplication des moyens d’information, premiers instruments de conservation et de reproduction des sons. Notre temps est confronté au fléau du bruit et aux questions, techniques et politiques posées par sa nécessaire maîtrise. L’histoire des aspects sonores du passé, pour difficile qu’elle soit, est indispensable à la compréhension de la sensibilité de nos pères comme à celle de la nôtre.
Leave a Reply
Lo siento, debes estar conectado para publicar un comentario.