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Ces dernières années, nous avons assisté à de nombreuses initiatives cherchant à intégrer le son dans le champ des arts plastiques. Sound art ou installation sonore, le son est devenu matériau à sculpter, à peindre, à installer. Il s’agit parfois d’engager différents modes d’interaction entre l’image et le son, envisagés comme matériaux plastiques, ou, symétriquement, entre musique et arts visuels. Les musiciens ont fait du laptop un instrument de musique au moment même où les compositeurs en faisaient un outil de synthèse, d’écriture et de spatialisation des sons. Passages et imprégnations réciproques, croisements et tentatives d’échanges, collaborations et hybridations subvertissent la clarté des catégories traditionnelles.
Les RIAM ont choisi cette année de mettre l’image en mode pause, pour consacrer leur programme à l’art sonore. Des labels défricheurs ont une place de choix dans la programmation, à l’exemple d’ Optical Sound, qui fête ses dix ans avec une soirée de concerts au Musée d’Art Contemporain, ou en parallèle, Davide Balula, artiste et responsable du label Active Suspension, qui exposera une nouvelle installation à la galerie SMP. Si son travail évoque le son sans le produire, nous invitons, dans le sens inverse, le plasticien Rainier Lericolais à passer de la galerie à la salle de concert.
Des nouvelles modalités de production et diffusion se sont ouvertes à la musique avec le réseau internet, à travers le flux en temps réel (le streaming), qui sera l’objet d’un workshop et d’un live avec laboîteblanche et Carl. Y, responsables du festival NOMUSIC. C’est aussi le cas des netradios qui seront au centre d’une table ronde organisée avec le ZINC/ECM, mettant en dialogue les responsables de radiowne.org (Thomas Lucas) ou silenceradio.org (Etienne Noiseau) et des radios hertziennes comme Grenouille qui développent leur dimension interactive. Le philosophe Bastien Gallet tissera un fil rouge entre l’hétérogénéité des pratiques musicales, réfléchissant à la façon dont les auditeurs de musique électronique ont inventé des mouvements de danse pour des musiques qui n’étaient pas forcément corporelles.
Plus qu’une accumulation d’événements, les RIAM s’attachent aux échanges produits par les artistes et cherchent en parallèle à rendre sensibles leurs connexions et affinités artistiques pour tisser entre eux un réseau de réflexion sans pour autant le figer dans une thématique univoque.
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